J’ai repris ces deux maisons d’édition car je ne voulais pas qu’elles disparaissent. Les libertés des homosexuels, leurs droits acquis ou à conquérir, dépendent beaucoup de leur visibilité. Nous avons beaucoup pâti d’être longtemps cachés et la littérature est un moyen de montrer à tous la façon dont nous vivons, nous aimons, nous souffrons.
Je souhaite surtout venir en aide aux jeunes qui découvrent leur sexualité différente, pour lesquels il est parfois bien difficile de s’accepter. Certains disent que les jeunes homos se suicident sept à dix fois plus que les autres. Je ne sais d’où viennent ces chiffres ni s’ils sont exacts, mais, malheureusement, quand nous regardons autour de nous, ils sont vraisemblables.
J’aimerais, au travers de nos publications, redonner le moral à ceux pour qui entrer dans la vie semble si difficile. Je voudrais éditer des livres optimistes qui donnent envie de vivre joyeux.
Ma génération a connu les terribles effets d’une maladie qui ne l’était pas moins. J’ai eu trop de morts autour de moi, de garçons que j’aimais, ou que je connaissais plus ou moins, pour les oublier, pour oublier ces deuils que nous avons tous connus. Tous les hommes et les femmes de mon âge resteront profondément marqués par la tragédie du sida.
Pourtant, en dépit de quelques exceptions d’une grande qualité d’émotion, c’est un message d’optimisme que je souhaiterais délivrer à travers nos livres : la vie reste belle, autant pour les homos que pour les autres ! Il est faux de dire qu’on ne fait pas de la bonne littérature avec de bons sentiments, ni que les chants désespérés sont les chants les plus beaux. Il faut transmettre ce message aux garçons et aux filles qui vont nous lire : protégez-vous et vivez heureux !
UN DETAIL PRATIQUE : Merci de bien mettre sur vos manuscrits toutes vos coordonnées, nom, prénom, adresse, téléphone, mail, sinon votre œuvre sera orpheline.
Sébastien G. Martin
P.S. : Les éditions Gaies et Lesbiennes et les éditions de la Cerisaie publient à leurs risques et périls, les manuscrits auxquels elles croient, sans demander d’argent aux auteurs ni pour les maquettes, mises en pages, corrections, impressions, etc… Notre financement se fait par la vente des livres. Nous payons des droits d’auteur (c’est rarement une fortune, mais nous tenons à être « réglos »).
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